Portrait #4 - Fu Manchu


Fu Manchu, c’est un peu comme la raclette (le plat officiel des stonerheads français) : c’est lourd, c’est gras mais dieu qu’est-ce que c’est bon ! Bien que peut être moins vénérés que certains de leurs homologues américains, Fu Manchu est vite devenu aux yeux de la scène du stoner rock une sorte de machine à riff qu’on ne peut pas arrêter ; et pour cause, cela fait plus d’un quart de siècle qu’elle est en route.

Je ne sais pas pour vous, mais lorsqu’on écoute du Fu Manchu, on peut le faire les yeux fermés tant leurs morceaux et leurs albums se ressemblent les uns aux autres. Pourtant, on ne va pas s’en plaindre pour autant puisqu’on aime tous ce qui est lourd, gras et fuzzé. Leur premier album « In Search Of… » sorti en 1996 est la signature du groupe en terme sonore : des riffs très lourds, une partie rythmique relativement simple mais efficace, des solos prévisibles mais diablement efficace et puis une belle voix de branleur, celle de Scott Hill, le seul membre d’origine du groupe lorsque celui-ci s’appelait encore Virulence (1985) et faisant plus dans le hardcore que dans le stoner rock.

Quand je vous dis que Fu Manchu est une machine à riff, comprenez par-là que la discographie du groupe est relativement imposante : 11 albums, 15 singles et 3 compilations/live sachant que les sept premiers albums sont sortis entre 1994 et 2001. On ne peut donc que saluer leur dévouement à leur musique alors que d’autres groupes comme Sleep ne compte que 4 albums (et encore, si on compte « Jerusalem » comme un vrai album…). Ok, j’arrête le troll ! Tout ça pour dire les gars de Fu Manchu ont bossés comme des petits fous et que vous avez quoi faire si vous voulez vous taper toute la disco du groupe.

La contribution du groupe au stoner rock est assez conséquente et elle passe aussi par l’imaginaire qui est développé autour de ce style. Prenez par exemple les jaquettes du groupe : des grosses muscle-cars, l’espace, des nanas et du skate : on tourne beaucoup autour du côté punk pour le skate et le do it yourself, mais également près du rock psychédélique avec une invitation au voyage (astral ?) en faisant appel à notre imaginaire de l’espace. Les muscle-cars font peut être écho à la puissance des riffs, qui sait ? Fu Manchu a été sans doute l’un des  premiers groupes à coller une identité visuelle aussi forte au stoner rock.
Vous voyez ce que je veux dire lorsque je parle d'un imaginaire propre au stoner rock ?

L'autre contribution du groupe au stoner rock, c'est d'avoir eu en son sein des membres pour le moins connus de la scène comme le fameux Brant Bjork qui a officié en tant que batteur de 1996 à 2002. Avant son arrivée, deux membres se font fait la malle - à savoir Eddie Glass et Ruben Romano - et sont partis fondé Nebula, un autre groupe bien connu de la scène stoner. Quand on vous dit que Fu Manchu a contribué au stoner rock sous diverses formes, ce ne sont pas des paroles en l'air !

Vous l’aurez donc compris, Fu Manchu est un passage obligé si vous voulez devenir adepte du stoner rock et de toute façon, vu la puissance des riffs et de leurs compositions, vous tomberez très vite sous le charme. Alors certes, on a un peu l’impression d’écouter tout le temps le même son, mais au fond, c’est ce qu’on aime non ?