Sunnata - Outlands | Review



Ce mois de mars est extrêmement riche en sortie et ils nous aient bien difficile de savoir où donner de la tête. Cependant il y a des groupes dont on sait pour sûr que nous allons les chroniquer. Sunnata est l'un d'entre eux. 'Zorya', leur deuxième album, était une magnifique oeuvre d'art où le groupe a combiné un doom fuzzé avec du prog.


'Outlands 'l'enfant interdit du grunge et du métal


Dès l'écoute de ce 'Outlands', on note de suite la direction prise par les polonais : celle d'un hommage au grunge et plus notamment Alice in Chains. Le chanteur de Sunnata, Szymon a bien poussé sur sa voix sur ce 'Outlands', tant et ci bien qu'on a l'impression d'avoir Layne Staley qui aurait fait un futuring avec les polonais.Ce feeling est d'autant plus fort sur les deux premiers morceaux, Lucid et Scars qui sont construits de la même manière. Si Lucid dispose d'une intro plus méditative alors que Scars a une batterie très carrée et puissante, les deux se retrouvent dans ce break en milieu de titre, passant d'une atmosphère grunge à un son plus métal auquel le groupe nous a habitué.

The Ascender et Gordian Knot sont des titres plus classiques. On est dans du métal, plus rentre - dedans. Gordian Knot est particulièrement agressif et fait son petit effet live en réveillant le spectateur de son brouillard. Outlands le titre éponyme est magnifique : un petit accord à la saveur orientale,une batterie tribale, un chant questions / réponses qui évoque 'Dirt' et son atmosphère désabusé. Sunnata plante le décor et pousse le côté hard rock de AIC encore plus loin, les riffs gris et nonchalants se retrouvant remplacer par d'autres plus noirs et brutaux. Cependant le chef d'oeuvre ici s'appelle Hollow Kingdom. Ce titre est un synthèse parfait du talent des polonais et de leur univers musical. Une longueur et lourdeur doom, des chants qui naviguent entre le désespoir et la colère. Les guitaristes sèment des touches prog qui aèrent le titre, créant des moments d’accalmie. 

J'ai pu échanger quelques mots avec le batteur, Robert durant la release party de 'Outlands'. 'On ne voulait pas poursuivre ce qu'on avait propose sur Zorya, on est un groupe en changement constant, on ne se donne aucune limite. Avec le succès de Zorya, on est plus confiant, on a voulu joué du grunge donc on le fait. C'est vrai que chacun apporte ses influences, Szymon par exemple n’écoute que du rock du début des 90's et quasiment aucun groupe de stoner ou de doom. On a voulu faire cette confrontation partie rythmique / riffs, notamment sur Scars où je me suis dis que c’était pas mal d'ajouter un blast beat face au riff. On a travaillé le dernier titre, Hollow Kingdom. On trouvait que Zorya se terminait trop brutalement, donc là on voulait amener l'auditeur petit à petit vers la fin.Je conçois pour définir notre musique c'est compliqué, j'aime bien ce que j'ai lu qui disait 'ils ont crées leur monde propre' et c'est vrai. Mais sinon tu peux dire que 'Outlands' c'est Alice in Chains qui rencontre YOB'.

Que faut-il en retenir ?

Sunnata était surgit de nulle part avec 'Zorya' qui était une des plus belles découvertes de 2016. Et là on pensait que le groupe allait capitaliser sur leur succès, voici qu'il prend ses fans à contre-pied avec un album hommage au rock du début des 90's. Un succès tant que le groupe ne se contente pas d'une réédite mais incorpore ce son avec le leur  pour un résultat ébouriffant d'authenticité. 'Outlands' sera pour sûr dans de nombreuses listes de fin d'année !