Sleep - The Sciences | Review


Matt Pike avait balancé un pavé dans la mare l’année dernière en annonçant que Sleep était à nouveau en studio pour enregistrer un nouvel album. Etant donné la renommée de ce groupe sur la scène doom-stoner, ce nouveau-né était attendu comme le Messie de la part de tous les stonerheads de la planète. Et puis suite à cette annonce, plus rien. Pourtant l’aura de ce disque n’a cessé de planer sur la scène jusqu’au 19 avril où le groupe annonce la sortie de « The Sciences » pour le 20 avril. Comment n’y avait-on pas pensé plus tôt sachant que Sleep est synonyme de weed ? Quoiqu’il en soit, on a laissé passer la tempête pour vous exposer notre avis sur « The Sciences », un mois après sa sortie... Est-il le fils légitime de « Dopesmoker » ? La réponse ci-dessous !


« The Sciences », l'album de la maturité pour Sleep ?


Quelle curiosité que cette piste d’introduction éponyme de l’album. Pourquoi avoir donné le nom de l’album à ce morceau où Pike s’amuse avec sa guitare pour créer des bourdonnements ? Si quelqu’un à la réponse, je serai curieux de l’apprendre car cela m’est une énigme ! On enchaine donc avec ‘Marijuanaut’s Theme’ qui commence de façon pas très subtile avec un son de bong ; sans doute pour les rares ignares qui ne savent pas l’amour qu’a le groupe pour le cannabis. En tout cas, quel bonheur d’entendre résonner les riffs de la guitare qui sont juste fabuleux qui mettent l’eau à la bouche dès les premières secondes. Al Cisneros reprend le type de chant qu’il a mis au point dans son autre projet Om ; tandis qu’on a le plaisir de retrouver Roeder derrière les fûts et qui s’active de façon pour le moins énergique dans son jeu. Par contre, au fur et à mesure des écoutes de ce titre me vient une question : pourquoi l’avoir dénommé de cette façon puisque rien ne remplacera l’hymne international des stonerheads qu’est « Dopesmoker » ? Là aussi, si vous avez des idées je suis preneur car je n’arrive pas à trouver une explication.

‘Giza Butler’ fait bien évidemment référence au bassiste de Black Sabbath - Geezer Butler – pour qui Al Cisneros éprouve le plus grand respect et le voit comme une sorte de mentor. Le nom du titre est également un clin d’œil au titre ‘Al-Giza’ d’Om, l’autre projet de Cisneros. L’introduction à la basse de ce morceau est juste un pur régal pour les oreilles tandis que les riffs de Pike et les fûts de Roeder viennent fracasser les tympans après plusieurs dizaines de secondes, là encore, toujours pour le plus grand désarroi de nos cervicales puisque notre tête se met à bouger énergiquement de haut en bas. ‘Giza Butler’ de par sa grosse saturation et sa qualité musicale est pour moi LA piste de ce nouvel album. ‘The Botanist’ est une balade stoner qui permet de conclure de la plus belle des façons « The Sciences ». Le trio propose un subtil mélange entre stoner, blues, heavy metal et même space rock pour le grand final. Inutile de dire que ce cocktail musical va vous faire partir loin.

Que faut-il en retenir ?


Sleep revient en grande forme ! « The Sciences » est un album auquel il faut plusieurs écoutes pour pouvoir le cerner, un peu comme « Dopesmoker » ou même « Holy Mountain ». S'il s’inscrit dans la droite lignée de ces prédécesseurs on constate néanmoins une plus grande hétérogénéité dans les titres et même dans le son. Car il faut bien se l’avouer, Sleep perd un peu en lourdeur riffistique mais gagne en finesse dans la composition de ses titres ; et ca ne peut pas forcément plaire à tout le monde. Vous remarquerez que je n’ai pas parlé de ‘Sonic Titan’ et ‘Antarcticans Thawed’ qui sont des titres joués en live depuis plusieurs années déjà ; et pour le dernier je dois dire que je préfère sa version live. Quoiqu’il en soit, quel plaisir de retrouver Sleep qui signe un album efficace et qui risque de laisser sa trace dans le genre !