Acid Mammoth + 1782 @ Black Shelter de Nantes

 

Une belle affiche sillonne actuellement une partie du Vieux Continent : les grecs d’Acid Mammoth accompagnés des italiens de 1782 pour une succession de concerts placée sous le signe des forces obscures. Les premiers se sont retrouvés sur le devant de la scène avec la sortie de l’album « Under Acid Hoof » en 2020 quand les seconds, moins connus, distillent leur doom lugubre et surpuissant depuis quelques temps. Impossible donc de louper ce convoi doomesque qui était de passage dans à Nantes grâce à l’asso Crumble Fight, organisatrice de la soirée. Le fait d’arriver une bonne heure en avance me permet de taper un brin de causette avec Chris, le chanteur d’Acid Mammoth et de mettre un vinyle de côté.

1782

 Juste avant d’entrer dans la pièce dédiée au concert, un petit passage au bar s’impose pour prendre un demi en pression. La salle de concert du Black Shelter se distingue par son décorum « distillerie de whiskies » qui, mine de rien, en impose pas mal. Tandis que le trio transalpin se prépare, le public avance timidement vers la scène, laissant quelques mètres de distance avec cette dernière. 1782 vient défendre son dernier bébé « Clamor Luciferi » - le cri de Lucifer - qui se veut comme la quintessence de ce que sait faire le groupe. Me concernant, je ne me suis jamais plongé dans l’univers de ce groupe, c’est donc l’occasion de faire une agréable découverte.

Les riffs fuzzés sont ravageurs, la basse est écrasante et la batterie semble possédée par le diable. Dès les premières secondes, le trio montre, à son auditoire, le chemin à prendre vers les enfers. Le groupe est parvenu à créer un univers sombre, occulte et morbide. Si je ne suis pas très porté sur le doom, celui de 1782 a quelque chose de particulier, de viscéral : il prend aux tripes. A la fin du set, la distance entre le public et la scène avait diminuée, comme si nous avions été hypnotisés par des forces maléfiques afin de nous rapprocher, petit à petit, de la messe noire qui s’est déroulée sous nos yeux. A l’issue du concert, le bourdonnement des amplis à lampes résonne quelque peu dans la salle, mais pourtant, nous avons la sensation que des riffs maléfiques se sont définitivement gravés dans nos tympans… Inutile de dire que je vais écouter avec grande attention le dernier album du groupe…

Acid Mammoth

 Un rapide coup d’œil dans la salle nous fait dire que les grecs étaient particulièrement attendus avec un public plus nombreux laissant de rares espaces au sein de la salle. Le groupe démarre son set avec le titre "White Hag" de leur premier album qui est tout en efficacité pour ouvrir le concert. Le groupe assure son show avec une setlist percutante : "Tree of Woe, Them!, Tusk of Doom, Berserker..." offrant un excellent panorama sur sa discographie composée de seulement trois albums (mais avec pas mal de "hits" quand même !). Les grecs ont même offert un rappel au public en jouant l'excellent "Black Wedding" issu de leur split avec 1782. S'il y a bien quelque chose qui m'a marqué, c'est le peu de différence entre la version live et studio des différents titres. Le mixage était particulièrement aux petits oignons, même si j'étais au premier rang de la scène.

Acid Mammoth était attendu, on peut dire que le groupe a rempli son contrat en assurant le show. Je ne sais pas pourquoi, mais une impression de timidité et d'humilité émane du groupe. Peut être par les petits moments de silence entre deux titres... ou bien de voir Chris comme presque intimidé par les fans qui se précipitent au comptoir du merchandising. En y repensant, le groupe est presque passer de l'ombre à lumière en moins de deux avec leur excellent Under Acid Hoof... Y'a de quoi être déstabilisé par tant de succès aussi rapidement.

 

Que faut-il en retenir ?

1782 et Acid Mammoth tournent en Europe jusqu'au 22 avril avec de nombreuses dates en France. Pas besoin d'être un fan hardcore de doom pour apprécier l'expérience. Le label Heavy Psych Sounds nous offre une excellente affiche, sans doute l'une des meilleures de cette année ! J'en profite pour remercier l'immense travail de Ben de l'asso Crumble Fight pour l'organisation de la soirée, et le Black Shelter de Nantes pour nous offrir un lieu vraiment atypique !


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