FUZZ CLUB FESTIVAL 2025 - Effenaar, Eindhoven


De retour en 2024 après deux précédentes éditions en 2018 et 2019, cela faisait un an que nous prévoyons d’aller à l’édition 2025 du Fuzz Club Festival, organisé par le label anglais du même nom, spécialisé dans les musiques alternatives et notamment psychédéliques. Inutile d’y aller par quatre chemins : c’est sans conteste l’un des meilleurs festivals européens de cette bouillonnante scène musicale avec une programmation et une organisation aux petits oignons. Explications.


ON THE ROAD AGAIN


« Il y a une première à tout » a-t-on coutume de dire. Pour moi, c’était la première fois que je mettais les pieds aux Pays-Bas. Nous sommes partis d’Angers tôt le jeudi matin pour arriver à Eindhoven vers 18 heures tout en prenant notre temps sur la route. Trajet pas des plus passionnants puisque cela a consisté à prendre l’autoroute pour traverser la France, la Belgique et une petite partie des Pays-Bas. Petite astuce à anticiper : si vous prévoyez de vous y rendre en voiture l’année prochaine, attention à ne pas stationner dans la ZFE d’Eindhoven, il suffit de se garer à environ 2 kilomètres de l’hypercentre. Une fois la voiture garée, nous prenons nos sacs à dos pour nous diriger vers notre logement situé idéalement dans le centre avant d’aller se prendre quelques bières en terrasse. Pour l’anecdote, étant amateurs de bières craft, nous nous sommes allés dans un bar spécialisé : près de 10 balles le demi de pastry-sour ça pique un peu. Nous nous sommes affairés à boire notre smoothie alcoolisé de luxe avant de changer d’enseigne un peu plus loin.







Eindhoven est considérée comme la « Silicon Valley » de l’Europe avec le siège historique de Philips, mais aussi tout un tas de boutiques vantant le « design néerlandais ». La ville est très paisible avec ses nombreuses pistes cyclables, sa verdure qui s’invite partout (parcs, façades, etc.), les voitures peu nombreuses et respectueuses… Un véritable havre de paix dans une agglomération urbaine de près d’un million d’habitants. Nous avons prolongé ce « mode de vie néerlandais » en allant visiter le musée d’art contemporain Van Abbe, on vous le recommande chaudement (16 euros l’entrée). Après une petite balade digestive, nous avons longé le canal de la Dommel pour rejoindre la salle de concert EFFENAAR pour nous plonger dans notre univers musical préféré.






Nous pénétrons dans le lieu une fois nos billets validés, une fois les portes franchies on nous tend un jeton pour la consigne des verres. Entre béton, éléments industriels et verdure, le lieu est très accueillant et semble un peu labyrinthique au premier abord mais ce n’est qu’une impression car on déambule très facilement avec plusieurs points de passage pour rejoindre chaque salle. Le bar qui se situe dans le hall principal est agréablement grand et espacé, on peut y commander plusieurs références de bières à des prix raisonnables (comptez 6-8 euros la fausse pinte de 44cl en fonction de vos préférences gustatives). A l’extérieur, on y trouve une terrasse avec beaucoup d’assises ainsi que deux foodtrucks pour manger sur place. Si le choix vous semble trop restreint, vous avez la possibilité de manger en ville car la sortie n’est pas définitive. Point négatif, la terrasse ferme à 23h30 ce qui limite fortement les espaces après cette heure.







Deus salles sont présentes dans les lieux pour accueillir les artistes et le public : une petite au rez-de-chaussée et une plus grande à l’étage. La première a une configuration peu agréable car l’entrée se fait le côté droit de la scène et sa capacité est relativement limité, ce qui occasionne un remplissage de la salle rapide et on peut très vite se retrouver « coincé » au niveau de l’entrée. Un bar est présent à l’arrière de la salle, on peut y retrouver d’autres références de bières que celles vendues sur le bar principal. On accède à la grande salle par deux escaliers, dont le dernier est un peu raide. Mais une fois dedans c’est une véritable claque par des dimensions vraiment grandes. Dans le fond de la salle est plus en hauteur de façon à avoir un meilleur point de vue et si cela ne vous suffit pas, vous pouvez prendre des escaliers qui mènent vers un balcon. Derrière la scène, des visuels immenses sont projetés par un vidéo-projecteur taillé pour le cinéma, cela permet de proposer une expérience immersive encore plus impressionnante.


Concernant la qualité du son et du mixage, elle est incroyable. Que ce soit dans la petite ou dans la grande, vous en prendrez plein les tympans et dans toute les plages dynamiques. Chapeau bas aux équipes de l’EFFENAAR qui ont pleinement assuré la restitution sonore des groupes. Les protections auditives sont évidemment recommandées si vous êtes sujets aux acouphènes ou autre puisque on dépassait souvent les 100db. Un distributeur de bouchons Alpine est disponible sur site moyennant 14 euros.


ET LES CONCERTS DANS TOUT ÇA ?


Et les concerts dans tout ça ? Le line-up est assez conséquent pour les amateurs de musiques psychédéliques : MIEN, KVB, GOAT… mais aussi avec des groupes moins connus qui sont tout aussi percutants. Il serait inutile de vous faire un rapport de chaque concert, mais je vais vous faire part de mes coups de coeur mais aussi de mes déceptions (spoiler : elles sont très rares !).


LE PLUS GROS KIFF : GOAT


Bon, on a beau parfois être plutôt à la pointe de certaines musiques ce n’est pas pour autant qu’on connait absolument tout. Et cela a été le cas avec la tête d’affiche du festival, les suédois de GOAT. Quelle claque ! C’est avant tout une mise en scène avec des costumes et des visages masqués avec un véritable jeu de lumières et d’ombre, de mouvements. Puis c’est aussi la force de deux voix féminines qui happent son auditoire. Puis la puissance de certains riffs, ponctués par des moments bien plus psychédéliques. Ce fût une immense baffe tant visuelle que sonore : la plus belle découverte du festival.




LES BELLES SURPRISES : BLACK DOLDRUMS, NEW CANDYS et BLACK MARKET KARMA


Les anglais de Black Doldrums ont fait un set absolument impeccable, en proposant un shoegaze-industriel parfaitement maîtrisé. Pour l’anecdote, le groupe nous avait contacté à ses débuts (et des nôtres par la même occasion), mais c’était la première fois que je les voyais en live. Ce fût avec un immense plaisir de se plonger à travers leurs meilleurs titres, seul regret : la durée du concert est bien trop courte quand on aime !


Les italiens de New Candys, formé en 2008, ont déjà un sacré palmarès derrière eux. Ils proposent un rock alternatif particulièrement efficace qui trouve ses origines dans l’âge d’or du début des années 90 mais qui emprunte aussi des influences industrielles des années 80. Là encore, le mixage a grandement participé à l’appréciation de la prestation !


On retourne en Angleterre avec les anglais de Black Market Karma qui proposent un rock psychédélique efficace et hypnotique (peut être trop pour mon pote Coco !). On se laisse bercer par les guitares qui saturent et qui tournent en boucle pour créer une sorte de vortex sonique hallucinatoires. Je ne connaissais pas du tout le groupe, j’ai été littéralement absorbé par leur prestation et leur proposition musicale.


QUE FAUT-IL EN RETENIR ?


Vous l'aurez compris, le Fuzz Club Festival est une véritable expérience en soi. Le but de cet article n'est pas de faire un live-report complet de chaque artiste, mais surtout de dégager l'ambiance qui émane de ce festival. Il se positionne clairement comme l'un des meilleurs festivals de musiques psychédéliques à l'échelle européenne ; je dirais même qu'il est un très sérieux concurrent au Lévitation qui a lieu chaque année dans la ville d'Angers. Si vous êtes amateurs du genre, il serait dommage de louper ce rendez-vous important de la scène psyché !

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