L’exploration de la scène underground est une
activité intense : on explore les caves et autres garages enfumés, on fouille,
on creuse Internet, on observe des groupes ayant du potentiel mais manquant un
petit quelque chose ; puis de temps en temps on tombe sur une gemme sortie
de nulle part, qui était là sous notre pied attendant simplement à être trouvée.
C’est exactement l’effet produit par Strippers
in Love.
L’opus s’ouvre sur Tomahawk. Ici on est accueilli directement par des voix chamaniques
qui accompagnent par la suite la voix du chanteur Daniel Jaime-Dwyer. Puis
celles-ci laissent leur place à une guitare très stoner qui elle-même se voit
remplacer par la suite par une séquence explosive très typé post rock.
Cassure et break vont être ici très communs étant donné la complexité de
l’album et l’envie du groupe de passer d’un genre à un autre tout au long d’un
même morceau.
Si Tomahawk
est impressionnant, le gros morceau de l’album est Nightblooming.
Un début très Fu Manchu, la voix de Daniel est ici très claire et donne ce côté californien
au début du titre. A peine le temps de s’habituer qu’un gros riff doom déboule laissant entrevoir de temps en temps une partie Heavy Psyché. Le morceau se clôture sur la basse groovy de Jeroni Puigros Brunet, la voix du chanteur gorgée de réverbs
et le son d'une guitare très atmosphérique. On ne peut qu’applaudir devant le
talent du groupe à passer d’un style à un autre tout en gardant une continuité
au titre.
Beyond
the shadow est un morceau beaucoup plus stoner. Ce titre s’il est moins complexe que les deux
précédents n’en est pas moins beau. En effet tout le long du morceau la partie musicale
cède sa place de temps à autre à un bruit de ruissellement. On visualise assez
bien une cascade et tout l’apaisement que ce son peut procurer. Ce titre se termine par une voix parlée que l’on va retrouver tout au long de l’album, donnant un
côté éthérée presque mystique à l’ensemble.
Skinwalker alterne entre le stoner très fuzzy et un heavy psyché doux très
planant. Ce dernier donne l’illusion d’une éclosion dont l’être qui en resurgit
marque le retour au son stoner du début du titre.
Le post rock est à l’honneur dans les deux
prochains morceaux Wandering Albatross
et Waves of silver. La différence
entre ces deux morceaux résident principalement vers quoi la partie post rock
laisse sa place.
Pour Wandering Albatross
on se retrouve dans un stoner classique très dynamique si ce n’est que le
trouve un son très 8 bits qui amène de nouveau la voix de Daniel .
Quant à Waves of Silver, le post rock
du début s’efface pour une séquence doom bien lourde comme on les aime qui se clôture
par des percussions au tambour.
Mandragora
est un titre alternant entre des séquences stoner et
doom et se voit entrecoupé de différents éléments, allant d’une conversation au
coin du feu, un piano ou encore un solo de guitare très rock progressif.
On arrive à la fin avec le titre Now that it’s tommorow, today is another day
et ses 12min40.La première séquence du titre est très psychédélique, et me fait
penser au travail fourni par certains groupes de NeoPsychedelia comme The Black Angels. On alterne entre la
réverbération de la voix et de la guitare pour notre plus grand plaisir.
La deuxième partie se déploie calmement au rythme des battements de Oriol
Santamaría Jareño puis voilà qu’apparait une guitare plus atmosphérique nous
enfermant dans une bulle d’apaisement, de bien-être.
Celle-ci explose au son de plusieurs éléments qui semble être tirés d’une
télévision. Le solo assez prog ici nous amène vers les mêmes voix chamaniques
du début, refermant ainsi la boucle de ce voyage musical.
J’ai essayé autant faire se peut de peindre un
portrait de cet album mais je tiens à dire que les mots sont une bien pauvre
représentation de la beauté, de la richesse et de la complexité de la musique
fourni par Strippers in Love. Je
vous invite à écouter par vous-même et ainsi faire votre propre opinion de
l’odyssée musicale proposée par le groupe.
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