The Watchers - Black Abyss | Review



Le soleil de Californie inonde les rues de Los Angeles. C'est la ville du cinéma, de la musique, de la good way of life. A côté se trouve San Francisco, la cité pionnière du psychédélisme. C'est la ville des bonnes vibrations, de la tolérance, mais aussi du Thrash-Metal de Metallica, Anthrax ou Megadeth, preuve d'une violence latente dans ces rues. La Californie est aussi devenue un cauchemar : en flammes tous les ans, l'état perd des milliers d'hectares de forêt tous les ans, brûlés par des incendies. Des dizaines de maisons y passent, et font de cet état autrefois si merveilleux une des premières victimes visibles du réchauffement climatique.

Black Abyss, un disque sans fioriture



C'est dans cet état qu'est apparu The Watchers : Tim Narducci au chant, Jeremy Epp à la guitare, Carter Kennedy à la batterie et Cornbread à la basse. Leur passif est fort court : un premier et fabuleux EP, « Sabbath Highway », en 2016. The Watchers pratiquent un Stoner-Metal des plus enthousiasmants, sans fioriture, mais accrocheur. Les morceaux sont efficaces, courts pour le genre : entre trois et six minutes. En signant avec Ripple Music, ils peuvent enfin sortir leur premier album, « Black Abyss ».
Cet album poursuit le beau travail débuté avec le premier EP, avec huit morceaux efficaces. 'Black Abyss' décolle le tympan avec son riff d'introduction massif et son chorus larvé psychédélique. Puis l'ensemble bascule dans une architecture typique de Black Sabbath. La voix de Narducci est accrocheuse. The Watchers sont dotés d'un très bon vocaliste, ce qui fait parfois défaut chez les groupes de Stoner, le chanteur étant souvent choisi par défaut parmi les musiciens.
'Alien Lust' vrombit comme un insecte malfaisant, entre guitare teigneuse et basse grondante. The Watchers est une formation concise. Les musiciens sont bien en place, complémentaires, assommant l'auditeur de leur musique tellurique. Inspirés par la science-fiction et la magie noire, ils n'hésitent pas à définir un climat violent et inquiétant, comme sur 'Oklahoma Black Magic'. La ligne mélodique n'est pas sans rappeler certaines formations Heavy Psyché du début des années 70 comme Bang.
' Buzzard ' et 'Startfire' poursuivent cette quête sidérurgique. 'People Of The Gun' pioche sa rythmique dans le Punk. Le chant et la ligne de guitare évoquent Soungarden, période « Down On The Upside ». Le coffre de Narducci montre encore de bien belles possibilités, et flirte avec celui du regretté Chris Cornell.
'Suffer Fool' débute par une jolie ligne de guitare acoustique à la teinte gothique, accompagnée de quelques notes de piano liquide. Le riff se fait plus carré. La mélodie est toutefois un brin moins originale. On sent que les Watchers tentent de s'écarter du Stoner-Metal classique pour un Stoner-Rock plus psychédélique, avec des percussions et une touche de mellotron.
'Seven Tenets' revient dans le giron métallique de la plus belle des manières. Le riff est superbe, menaçant et noir. La section rythmique se fait sèche et tribale. Narducci se mue en prêcheur halluciné. Les notes s'envolent dans l'écho abyssal de l'espace. Le pont central se fait planant, méditatif et Blues, avant que le thème hargneux ne fasse son retour.

Que faut-il en retenir ?



Avec « Black Abyss », The Watchers viennent de produire un premier album efficace et nerveux, sans aucun temps mort, prompt à brûler les planches des clubs et des festivals.Il n'y a rien ni d'original, ni d'expérimental là-dedans, juste un bon disque de Rock gras et tendu, gorgé de guitares crasseuses et de tempi lourds. Mais par les temps qui courent, la chose est devenue tellement rare qu'il vous deviendra indispensable.