Deadly Vipers - Fueltronaut | Review


Tandis que pas mal de groupes connus nous sortent leurs nouveaux crus en cette fin d’année, les Deadly Vipers qui nous viennent du sud de la France s’apprêtent à balancer leur premier album « Fueltronaut » chez Oak Island Records, le 13 octobre prochain. Et si on tenait là, la véritable surprise de cette fin d’année voire – soyons fous – l’un des meilleurs albums de cet excellent millésime 2017 ? La réponse ci-dessous.

« Fueltronaut », ou l’essence même du stoner-rock


En guise d’ouverture, l’album s’ouvre sur ‘Fuel Prophecy’ qui est un titre instrumental, tout ce qu’il faut pour préparer l’auditeur comme il se doit. Et puis au bout de deux minutes, nous voilà propulser sur le second titre ‘Universe’ qui commence sur des chapeaux de roues avec un riff accrocheur avant d’entendre par la suite la basse et la batterie qui viennent se greffer pour faire exploser le niveau sonore. Lorsque la voix se fait entendre, ça y est pas de doute, c’est comme si on faisait un bond de vingt ans de le passé et qu’on entendait un album de Kyuss. Dès le début, les Deadly Vipers n’y vont pas par quatre chemins et on comprend aisément qu’on va manger de la fuzz tout au long du périple musical qui s’annonce. Et pas le temps de reposer les cervicales puisque ‘Doppelganger Sun’ arrive à grand coup de riff ravageur on ne peut plus entrainant, avant que les autres instruments viennent compléter la débauche de décibels. Avec sa construction rythmique, l’identité sonore qui se dégage avec notamment une basse énorme, ce titre apparait comme l’une des pièces maitresse de « Fueltronaut ».

L’une des choses les plus marquantes lors de l’écoute, c’est toute cette énergie qui est transmise à travers les différents titres. Et même des titres comme ‘The Prey Goes On’ ou ‘Stalker’ - qui ont un tempo un peu plus lent que les autres – arrivent à dégager quelque chose de puissant à travers la maitrise du groupe à jouer sur les différents instruments et en particulier la voix de Fred qui colle parfaitement au son du groupe et qui vient magnifier le tout. Impossible de passer à côté de ‘Supernova’ qui est LE titre de cet album qui est capable de générer de nouveau fan de stoner à son écoute : un riff tellement dévastateur qu’il donnerait envie à votre grand-mère d’aller jouer des coudes dans la fosse, un refrain percutant qui reste dans la tête si bien que je me suis surpris à le chanter à tue-tête dans ma bagnole (tout en appuyant sur le champignon), un solo composé du merveilleux tandem « fuzz-wah » qui marche à merveille et une reprise finale qui arrache le peu de tympan qu’il vous reste, pour peu qu’il vous en reste encore ! ‘Supernova’ est plus efficace que n’importe quelle boisson énergisante ou autre stimulant ; c’est un morceau qui dérégule complètement la dopamine dans le cerveau pour vous plonger dans un état second et ce, pour votre plus grand plaisir. Après ce titre, on pouvait s’attendre à ce que le groupe décide de calmer les ardeurs, mais que nenni ! L’album se termine sur deux titres tout aussi ravageurs et destructeurs : ‘Dead Summer’ et ‘River of Souls’. Même s’ils sont moins puissants que ‘Supernova’, ils démontrent encore une fois toute la maitrise du groupe quant à proposer un stoner rock efficace et sans fioritures.

Que faut-il en retenir ?



Sans fioritures. C’est exactement ce qu’il faut retenir de « Fueltronaut ». Avec cet album, les Deadly Vipers nous font comme une piqure de rappel sur les fondements du stoner rock, à savoir une débauche de décibels, des riffs ravageurs et le tout saupoudré de fuzz et de wah. Mais tout serait différent sans l’énergie que le groupe a mise dans ses compositions, et c’est là ce qui fait toute la force de « Fueltronaut ». J’imagine à peine comment le groupe doit envoyer quelque chose de très lourd en concert, et j’espère pouvoir vivre très vite l’expérience. Rares sont les albums de stoner m’ayant fait autant d’effet, le dernier en date doit être « Super Van Vacation » des grecs de 1000mods. Et quand on voit comment ces derniers ont évolué, je me plais déjà à imaginer un avenir similaire pour nos français de Deadly Vipers